- Auteur : Frank Niedercorn
POC La Cave : les pépites de Robert Leroux
108 références en provenance de 50 appellations, une sélection relativement limitée, mais originale et choisie avec soin. POC La Cave, qui vient d’ouvrir au Bouscat, dans la banlieue de Bordeaux, est à l’image de son propriétaire Robert Leroux : élégante avec des bouteilles joliment présentées sur des supports en métal presque invisibles et surtout… atypiques. « J’ai eu trois vies », sourit l’ancien escrimeur qui a participé à trois olympiades (Barcelone, Atlanta et Sydney). Après une reconversion dans le marketing chez Grands Moulins de Paris puis Bouygues Telecom, il est retourné dans le monde sportif chez ASO (l’organisateur du Tour de France). Il y a cinq ans, il a choisi de mettre sa « véritable passion », le vin, au centre de sa vie, en passant un master vin & spiritueux à Kedge, l’école de commerce de Bordeaux.
En parallèle d’une activité de conseil qui l’a amené à travailler aujourd’hui avec des propriétés comme les châteaux Lynch-Bages, Malartic Lagravière ou Ducru-Beaucaillou, il proposait deux fois par mois à un petit cercle d’invités des dégustations à l’aveugle. Une dizaine de crus, ses « pépites d’origine conviviale » (pour POC), à un prix inférieur à 30 euros pour la plupart, étaient proposés à un groupe de 15 à 18 personnes. « Nous rédigions une petite fiche de dégustation à l’attention des vignerons auxquels je faisais aussi un retour. Les dégustateurs avaient ensuite le loisir d’en acheter », explique Robert Leroux. L’idée de se transformer en caviste lui est venue avec cette expérience. « Après les dégustations, mes “POC… ains” me demandaient parfois des vins que je n’avais plus car je ne les avais commandés que pour les dégustations. »
Un nouveau métier qui occupe désormais les trois quarts de son temps dans un magasin ouvert dans une ancienne agence immobilière. La sélection présentée reprend une bonne partie des vins dégustés. Avec une majorité de crus bordelais. « Pour les châteaux bordelais, mon credo, c’est de leur faire reconquérir le client final. » Son coup de cœur va à François Dubernard, du Domaine du Bouscat, avec un bordeaux supérieur « régulièrement plébiscité lorsqu’il est dégusté à l’aveugle ». Même enthousiasme pour le Domaine Fontanel d’Elodie et Matthieu Collet à Tautavel. Comme caviste, il adopte la même approche que comme dégustateur : « Même si c’est à ma petite échelle, j’ai envie d’être un passeur entre des vignerons authentiques, produisant parfois de petites perles, et des amateurs qui ne les connaissent pas. »